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Le sport à la TV – une guerre de l’audience pour les chaines

Le sport à la télé est le nerf de la guerre des chaines de télévision. Il suffit d’observer ces chiffres : 13 millions de téléspectateurs ont suivi le quart de finale de foot opposant la France à l’Uruguay : c’est la meilleure part d’audience de TF1 réalisée pour l’année 2018. Le Tour de France 2017 a été suivi en moyenne par 3,8 millions de téléspectateurs. La finale NBA 2017 entre les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors a été la finale la plus regardée depuis la finale 1998. Dans ce contexte d’hyper demandes, difficile pour les chaines de résister au marché du sport. Quels sont les enjeux du sport à la télé ? Comment s’adapte le programme télé ? Pourquoi ce marché est-il si juteux ?

Un marché qui répond à des automatismes

Tout d’abord, il convient de rappeler que le marché du sport à la télé est un marché comme les autres. Lorsqu’il y a une hausse de la demande, le nombre d’acteurs sur le marché augmente lui aussi. Ces 20 dernières années, on a pu constater une véritable envolée des chiffres liés au sport à la télé. En 1995, on comptait 7 chaines diffusant du sport, en 2016 on en comptabilisait…37 (25 payantes pour 12 gratuites). La hausse globalisée de la demande en sport à la télé a démultiplié le nombre d’acteurs du marché, ou chacun se bat pour avoir une part du gâteau. L’exemple du foot est flagrant. Sur la période 1999-2012, TF1 et Canal + se partageaient la Ligue des Champions. Aujourd’hui, TF1 a disparu du marché au profit de Bein Sport, Canal + et bientôt RMC Sport qui se disputent les droits de la coupe aux grandes oreilles. Globalement le constat est que les chaines publiques délaissent le sport (TF1 a aussi abandonné les droits de la F1 a Canal +). Le nombre d’acteurs sur le marché a forcé les chaines à proposer d’autres sports. En 2010, 21 disciplines sportives étaient diffusées contre 31 en 2016. Le paradoxe est que les sports majeurs ne sont pas forcément rentables ! Alors que la Coupe du Monde 2015 de Rugby a permis à TF1 de dégager un bénéfice net de 2-3 millions d’euros. Dans le même temps, la coupe du monde 2014 (également détenue par TF1 à l’époque) n’a pas permis à la chaine de dégager des bénéfices. Le nombre d’acteurs sur le marché à provoquer une inflation générale des coûts d’obtention…à tel point que la rentabilité d’un programme n’est même plus assurée.

Une offre qui s’est diversifiée

Devant la hausse des géants du sport comme le foot ou le basket, plusieurs chaines ont fait le choix de miser sur des sports moins populaires. Par exemple, la chaine de L’Equipe a choisi de diffuser le biathlon, la pétanque et le tour d’Italie, en délaissant les retransmissions en direct du foot. Le marché du sport à la Télé a aussi su se diversifier en proposant d’autres méthodes de transmission : Tablettes, smartphones, ordinateurs, code d’accès pour regarder ses programmes sur d’autres supports…. L’ensemble des appareils est désormais totalement optimisé pour la consommation du sport en ligne. Pour offrir une offre complète aux téléspectateurs, la durée de diffusion du sport s’allonge. Entre 2000 et 2016, le volume horaire des programmes sportifs a été multiplié par 4. Pré match, mini reportages, analyses, debriefs, interviews…Tout est fait pour fournir un programme complet aux téléspectateurs et ainsi le retenir longtemps avant pendant et après le programme. En outre, on constate une forte hausse de l’exposition du sport féminin, dont le volume horaire a doublé entre 2012 et 2017.

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